Rouen : le clandestin rwandais « possédé par Satan » viole Elise, avant de la saigner elle et son copain Julien

Leutnant
Démocratie Participative
30 mars 2019

Le gouvernement a donné le feu vert au principe des réparations post-coloniales.

Paris Match :

Un homme, qui aurait dû être expulsé à sa sortie de prison en novembre 2015, comparaîtra à partir de lundi pour un double meurtre et un viol commis en décembre 2015 à Rouen.

Se disant tantôt Ougandais tantôt Rwandais, Jean-Claude Nsengumukiza, qui a été confondu par des prélèvements ADN, est poursuivi pour les meurtres par strangulation de Julien, 31 ans et Elise, 24 ans ainsi que pour le viol de la jeune femme dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015. Or il aurait théoriquement dû être reconduit à la frontière à sa sortie de prison mi-novembre 2015, après une peine purgée pour viol.

« Théoriquement ».

« La responsabilité de l’Etat sera évoquée et fustigée » durant le procès de cinq jours de cet homme d’environ 35 ans, a affirmé à un correspondant de l’AFP Dominique Lemiegre, avocat de la famille d’une des victimes. « Nous attendons le passage des assises pour lancer des procédures contre l’Etat« , a-t-il ajouté. « Le dysfonctionnement est établi« , a renchéri le sénateur centriste Hervé Maurey qui avait interpellé la ministre de la Justice de l’époque, Christiane Taubira.

« Les services de la préfecture, constatant l’impossibilité d’exécuter la peine de reconduite à la frontière du suspect du fait de l’incertitude quant à sa nationalité réelle, n’en ont pas informé l’autorité judiciaire. Cette information aurait permis au juge d’application des peines de prendre des mesures évitant sa remise en liberté immédiate et sans aucun contrôle », a-t-il estimé.

Interrogé par l’AFP, le ministère de la Justice, qui avait ouvert une enquête administrative, ne communique pas le rapport d’enquête mais précise qu’une circulaire relative au suivi des étrangers incarcérés faisant l’objet d’une mesure d’éloignement est en cours d’actualisation. Selon le ministère, la mission a constaté que les institutions et services signataires ne s’étaient pas « totalement appropriés les protocoles » sur le sujet.

« Désolé pour vos enfants. Nous ne nous étions pas totalement appropriés les protocoles. Merci de votre compréhension. »

La fonction publique (voir à l’accueil)

Selon Me Lemiegre, elle « fait état de dysfonctionnements majeurs des différents services de l’Etat, qu’ils soient judiciaires ou administratifs ».

L’accusé « a été condamné en janvier 2016 pour des violences sur un codétenu alors que les faits remontaient août 2014. Il aurait dû être condamné plus tôt et il ne serait pas ressorti fin 2015 pour commettre le double meurtre », a ajouté l’avocat. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

« Mes clients sont anéantis. Ils attendent une condamnation de l’accusé à la peine maximale », a souligné Me Lemiegre.

Ce n’est pas la peine maximale.

Sans reconnaître formellement les faits, le suspect a évoqué, lors de l’enquête, la présence de Satan en lui. Il a aussi affirmé être frappé d’amnésie sur fond de consommation d’alcool et de stupéfiants le soir du meurtre. « Sans se souvenir de ce qu’il s’est passé, mon client constate, au vu des éléments de l’enquête, que ça ne peut qu’être lui », a indiqué Julia Massardier, l’avocate de l’accusé.

D’après l’enquête, il avait rencontré les deux victimes à la sortie d’un établissement de nuit de Rouen. Prétextant vouloir aider à soutenir le jeune homme passablement éméché, il a accompagné les deux amis jusqu’au studio de la jeune femme, où s’est produit le drame. L’accusé aurait d’abord violé et tué Elise avant de s’en prendre à Julien. Les corps sans vie des deux victimes ont été découverts par les enquêteurs « dans une sorte de mise en scène macabre », partiellement enlacés tandis que leurs visages étaient recouverts d’une écharpe rose. « Faut-il appliquer la peine maximale à mon client? Personnellement, je pense que non », a réagi Me Massardier. « Au vu de la pression médiatique qui va s’exercer sur les jurés », l’avocate espère que son client sera jugé « pour les seuls faits qu’on lui reproche et non pour les fantasmes que l’on projette sur lui« .

Si on s’en tient aux faits, c’est moins dramatique que ce qu’en dit la presse.