Nantes : les moutons volés par centaines dans les fermes à la veille du ramadan

Leutnant
Démocratie Participative
13 avril 2020

Le ramadan confiné s’annonce particulièrement festif.

Ouest-France :

Ils sont sur les dents. Ces éleveurs craignent pour leurs moutons. Depuis ces nuits de confinement, a priori si calmes, Willem Verberckmoes ne cesse de faire des rondes. Aidé notamment par sa nièce.

C’est elle, qui, cette nuit du samedi 11 au dimanche 12 avril, a vu trois véhicules garés près d’un de leurs champs, à Trans-sur-Erdre, en Loire-Atlantique. Autour, des hommes en train de charger des ovins. Elle a immédiatement appelé les gendarmes d’Ancenis. « Elle a eu très peur. Ils ont essayé de la coincer », raconte Willem Verberckmoes.

C’était le début d’une course-poursuite. D’une trentaine de kilomètres. Les militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) d’Ancenis, qui patrouillaient non loin, les ont pris en chasse. Pointes à 170 km/h, direction Nantes. Au pont de Bellevue, ils sont parvenus à stopper l’un des véhicules.

À l’intérieur, ni conducteur, ni passager, qui ont pris leurs jambes à leur cou, mais trois moutons, pattes attachées par du fil de fer. Le conducteur a finalement été interpellé. Et placé en garde à vue.

Pendant ce temps, les deux autres véhicules filent. L’un d’eux reste dans le viseur des gendarmes du PSIG de Nantes et Rezé, venus prêter main-forte à leurs collègues. Ils le retrouvent finalement abandonné à Saint-Herblain, avec à l’intérieur d’autres moutons, qui auraient été volés chez un autre éleveur.

« Nous sommes tous sur les nerfs, soupire Willem Verberckmoes, qui signale un autre vol de 25 brebis, la nuit dernière, à Issé, toujours en Loire-Atlantique. La semaine passée, j’ai déjà eu une tentative. Ils embarquent nos animaux très vite, en les appâtant avec du grain ou en utilisant des filets. Après avoir repéré les lieux avant. »

Et son collègue, Sébastien Héas, éleveur à Ligné d’ajouter : « On subit les conséquences du confinement. Habituellement, on se fait voler, en Loire-Atlantique, 250 à 300 brebis. Nous en sommes à plus de 400, depuis le début du confinement. » Dans les quelque 300 élevages du département de Loire-Atlantique.

Willem Verberckmoes en appelle à « une réaction des politiques ». Laquelle ? Il ne sait pas bien mais il veut des actes, répète-t-il. « Des éleveurs vont péter les plombs, s’inquiète Sébastien Héas. Alors que c’est logiquement une période prospère, le marché de l’agneau est catastrophique à cause du confinement. Avec ces vols à répétition, c’est la faillite assurée pour nos exploitations. »

S’il veut des actes, il pourrait déjà appeler à repousser l’invasion islamique plus que de pleurer !

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