Question posée par Jean le 18/12/2019

Bonjour,

Votre question se réfère à deux articles publiés hier soir dans les médias d’extrême droite Causeur et Valeurs actuelles, faisant état d’une condamnation à trois ans de prison du réalisateur français Ladj Ly en 2011. Selon Causeur, qui ironise sur le passé «misérable» du réalisateur du film les Misérables, Ladj Ly aurait été condamné en mars 2011 à trois ans de prison ferme par le tribunal de Bobigny pour complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre.

La raison ? Un de ses amis aurait découvert en 2009 que sa sœur entretenait une relation hors mariage, entraînant une vengeance à laquelle Ladj Ly se serait joint. La victime aurait finalement réussi à s’enfuir, écrit Causeur, qui insiste sur le fait que la vengeance aurait été motivée, au nom de la «charia», par la transgression des préceptes de l’islam.

L’information est immédiatement reprise par Valeurs actuelles, qui, relayant Causeur, raconte à son tour que «le natif de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) a passé trois ans de sa vie en prison entre 2011 et 2014. Le passionné de vidéo a en effet été condamné pour « complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre » dans une affaire remontant à janvier 2009».

L’histoire fait écho à des articles de 2011 dans le Parisienou l’AFP, évoquant une affaire semblable (un enlèvement en 2009), à une lettre près : il y est question d’un Ladi Ly, et non d’un Ladj Ly.

Du fait de cette différence d’orthographe, certains ont pensé que Causeur et Valeurs actuelles relayaient une fausse information.

En fait, Ladi Ly et Ladj Ly sont bien la même personne. Et le réalisateur a bien été condamné à trois ans de prison en 2011 (mais pas pour tentative de meurtre ou complicité de tentative de meurtre).

De sources concordantes, un «Ladi Ly» a été condamné à Bobigny, le 2 mars 2011, à trois ans d’emprisonnement pour enlèvement et séquestration (et non violence). Une source judiciaire précise qu’en appel, en 2012, la culpabilité de «Ladi Ly» a été confirmée, et sa peine réduite à deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Un maintien en détention a alors été prononcé.

Que fait Marlène Schiappa ?