Judaïsme : accessoirement journaliste, le rabbin de l’immigration Jean « Daniel » Bensaïd est mort à 99 ans

Le Libre Panzer
Démocratie Participative
20 Février 2020

La judéo-maçonnerie est en deuil.

Jean-Marc Morandini :

Grande conscience de gauche, Jean Daniel a vécu en osmose avec Le Nouvel Observateur, qu’il a fondé en 1964 avec Claude Perdriel et qu’il a longtemps dirigé, exemple rare de longévité dans la presse française.

Jusqu’à un âge très avancé, cette plume redoutée et brillante aura signé l’éditorial de l’hebdomadaire, rebaptisé L’Obs en 2014 et alors cédé au groupe Le Monde. Avec son profil d’aigle, il n’avait rien perdu de sa belle allure même si sa figure de « commandeur » et son narcissisme ont pu parfois agacer. Jean Daniel, que l’historien Pierre Nora a qualifié de « dernière figure du journalisme inspiré », a rencontré tous les grands de ce monde.

« Profil d’aigle » est un euphémisme pour qualifier un gros bec crochu de levantin.

 

En 1963, c’est en plein déjeuner, à Cuba, avec Fidel Castro qu’il apprend la mort de John F. Kennedy, avec lequel il vient d’avoir un entretien. « Kennedy était un ennemi auquel on s’était habitué. C’est une affaire très grave », lui dit le « Lider maximo ». Il a été l’ami de Pierre Mendès-France, Michel Foucault, François Mitterrand, avec lequel il eut, comme tant d’autres, des relations compliquées, ou Albert Camus, en dépit de leur désaccord sur le dossier algérien. Également écrivain et essayiste, il a signé une trentaine de livres, depuis « L’erreur », roman paru en 1952 salué par Camus, à « Mitterrand l’insaisissable » en 2016. Ses « OEuvres autobiographiques » (cinq ouvrages) ont été rassemblées en 2002 en un seul volume de 1.700 pages.

L’Algérie, où il naît le 21 juillet 1920 à Blida, le marque pour la vie. Élevé dans une famille algérienne de confession juive, Jean-Daniel Bensaïd, nom qu’il abandonne après-guerre pour écrire dans Combat sous le pseudonyme de Jean Daniel, est le dernier de onze enfants. Son père sera une figure adorée, s’émerveillant « chaque jour d’être Français ». Après avoir combattu dans les rangs de la division Leclerc, il étudie après-guerre la philosophie à la Sorbonne puis entre en 1946 au cabinet de Félix Gouin, président du Gouvernement provisoire. Se situant déjà dans le courant de la gauche non communiste, il fonde, en 1947, Caliban, une revue culturelle.

C’est tout naturellement pour rendre la France aux juifs que Jean Bensaïd s’est engagé dans les troupes gaullistes.

Une fois les juifs « rétablis dans tous leurs droits et situations en France » (De Gaulle), il a inlassablement travaillé à la mise à mort finale des Français.

Tout d’abord en s’assurant que les Européens d’Algérie soient nettoyés ethniquement par le FLN algérien.

Au milieu des années 50, Jean-Jacques Servan-Schreiber l’engage à L’Express où il couvre les « événements » d’Algérie. Il y reste huit ans, en devient le rédacteur en chef. Menacé de mort, inculpé pour atteinte à la sûreté de l’état, il défend l’indépendance algérienne. En 1961, envoyé spécial en Tunisie, il est sérieusement blessé à Bizerte par des tirs de l’armée française.

Puis en attaquant la matrice biologique du peuple français.

Participant à tous les grands débats de l’époque, le magazine défend l’anticolonialisme, publie en une le manifeste des « 343 salopes » pour l’avortement, soutient Mendès-France, Rocard puis Mitterrand, polémique avec le Parti communiste. Sur le Proche-Orient, malgré son « attachement indéfectible à Israël », Jean Daniel qui, selon lui, refusa trois fois un poste d’ambassadeur proposé par le président Mitterrand, considérait que « les Palestiniens avaient droit à un État ».

Le 13 octobre 2005, il appelle dans son journal Le Nouvel Observateur à se résigner à l’invasion de l’Europe. « Rien n’arrêtera les mouvements des populations misérables vers un Occident vieux et riche… C’est pourquoi la sagesse, la raison, consiste désormais à faire comme si nous allions recevoir de plus en plus d’émigrés dont il faut préparer l’accueil », écrit-il.

Âgé de 98 ans, Jean Bensaïd a encore assez de haine sémitique pour publier un long article paru en 2018 dans l’Obs. Il s’intitule « Migrants, la tragédie de la différence ».

Prêche hypocrite du vieil hébreu rongé par la haine de la France française, il y appelle au repeuplement radical et définitif de la vieille Gaule par des millions de migrants exotiques avec une préférence pour les musulmans.

L’Obs :

Parce que les Européens, à l’exception des Espagnols, ont été incapables d’accueillir les 630 passagers de l' »Aquarius », certaines âmes se sont indignées et un archevêque a poussé le cri d’indignation que nous espérions. Mais en fait le sentiment s’est partout répandu selon lequel le désir d’immigrer est aujourd’hui si fort que la réalité de l’immigration représente l’avenir de notre nouveau monde.

L’antagonisme qui grandit entre les migrants et les peuples européens est encore et toujours justifié par la différence. Au milieu du XIXe siècle déjà, cette notion de différence a conduit Arthur de Gobineau, inventeur du mot « racisme », comme tous ceux qui l’ont suivi, à douter de la possibilité de la vie en commun avec les étrangers, ceux dont la diversité des « races » va de pair avec l’antagonisme des cultures. Il est très difficile et peut-être impossible de faire l’histoire des incompatibilités qui résument ce qu’on appelle encore ou à nouveau le racisme.

Mais le conflit peut aussi opposer dans des pays occidentaux les musulmans entre eux ou avec les non-musulmans. Après tout, rien ne s’oppose, au moins dans la prévision, à des affrontements, non pas seulement au Proche-Orient mais jusque dans nos contrées puisqu’elles abritent un nombre de plus en plus grand de musulmans. Et que pourrait-il se passer si la droite et l’extrême droite s’abandonnaient à un populisme anti-islamique, comme en Italie ? Il n’est pas exagéré à ce moment-là de redouter des débordements.

En mars 2018, il vociférait son judaïsme contre l’Italie, coupable, on ne rit pas, « d’entre-soi » après avoir voté massivement pour le mouvement politique de Matteo Salvini :

En revanche, le populisme, s’il se veut parfois patriote, est un nationalisme. Il s’agit alors d’une volonté farouche, hargneuse de rester entre soi, de refuser et de rejeter l’étranger. En ce moment, les migrants sont une providence pour la xénophobie.

Si l’Europe a imposé à l’Italie une cure d’austérité redoutable et s’est montrée incapable de l’aider face à l’afflux des migrants, les Italiens ont d’abord exprimé leurs peurs. La haine nationaliste prospère sur le terrain des migrations et sur la religion. Avant même de connaître ses résultats électoraux, Matteo Salvini a juré « d’être fidèle à son peuple, à la Constitution italienne et de respecter les Saints Evangiles ».

Jean Bensaïd, « grande voix de la gauche », était un sale juif et sa mort est une heureuse nouvelle pour les Français.