Hervé Ryssen à propos de la gratitude des juifs : le cas de Jacques Benoist-Méchin

La Rédaction
Démocratie Participative
13 octobre 2024

Jacques Benoist-Méchin

Cité par Hervé Ryssen :

Jacques Benoist-Méchin a été condamné à mort en 1947 pour des faits de « collaboration » avec l’Allemagne. Son crime : en tant que secrétaire adjoint du gouvernement de Vichy, il avait pour tâche de négocier la libération de prisonniers français déportés en Allemagne. Il fut heureusement gracié par le président Auriol et libéré en 1953. A sa libération, il put poursuivre son immense œuvre littéraire.

Dans ses souvenirs intitulés A l’Epreuve du temps, il relate ce qu’il s’est passé à la mort de son père en mai 1923. Et ça, ce n’est pas sur Wikipedia. Son père avait laissé des dettes :

« J’acceptai donc avec empressement le premier travail que l’on m’offrit. Il s’agissait d’une place de dactylo dans une banque de la rue de Châteaudun où je touchais 750 francs par mois. C’était une banque polonaise – la banque de Varsovie pour le commerce et l’industrie – que mon père avait fondé en 1918 avec quelques amis. Malheureusement, la chute du zloty avait amené la banque au bord de la faillite. Toutes les actions de mon père avaient dû être liquidées pour permettre au nouveau gouvernement polonais de renflouer l’affaire.

Le chef de la succursale de Paris, M. Bornstein, se mit en rapport avec M. Benzeff, le nouveau directeur général, pour lui demander l’autorisation de me donner du travail. La réponse (sans être enthousiaste) ne fut pas négative. J’entrai donc à la banque. Ma mère et moi nous confondîmes en remerciements.

M. Bornstein était un ancien employé de mon père, qu’il l’avait tiré de la misère sur recommandation d’Alphonse Kahn et l’avait nommé directeur de la succursale de Paris. Mais il ne put résister au plaisir de faire connaître à tous que le fils du patron était devenu son employé. Il m’installa seul à une table, avec ma machine à écrire, au milieu du hall de la banque, de façon à être vu de tous les clients. Quand certains d’entre eux feignaient de ne pas m’apercevoir pour ménager mon amour-propre, il descendait exprès de son bureau pour me désigner à leur attention. C’est un genre de sollicitude dont on se passe à tout âge. Mais c’est un breuvage amer quand on a vingt-deux ans. De plus, il s’était mis en tête d’améliorer mon français – pour y rajouter des fautes. Pour un garçon que Jules Romains, Larbaud, Claudel et Valéry honoraient de leur amitié et qui avait déjà publié quelques études dans la Nouvelle Revue française, la Revue de France et la Revue Européenne, c’était plutôt humiliant. Mais qu’y faire ? Écrasé à la fois par le capital et par la muflerie, je ne pouvais que ronger mon frein en silence. » (pages 246,247).

En 1936, bon connaisseur de l’Allemagne, il publie une Histoire de l’armée allemande, qui lui vaut d’être invité dans les cercles huppés de la capitale. Le livre est lu et commenté par l’état-major de l’armée française, mais n’a visiblement pas été apprécié par tout le monde.

En 1939, la France républicaine déclare la guerre à l’Allemagne nationale-socialiste, et Jacques Benoist-Méchin et mobilisé. Le 10 mai 1940, la vraie guerre commence. Il est affecté à la garde d’un atelier de l’armée l’air à côté de Bourges, quand il apprend sa mutation dans un bataillon disciplinaire, placé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.

« On y met les suspects et les repris de justice. Leur mission consiste à aller dans les terrains minés et à déterrer les mines. Ou à désamorcer les obus qui n’ont pas explosé. Comme les accidents mortels y sont très nombreux, c’est une façon commode de se débarrasser des gêneurs.« 

– Mais ce n’est pas possible ! m’exclamé-je avec indignation. Je ne suis ni un suspect ni un repris de justice. Je n’ai jamais subi ni un blâme ni une condamnation ! Il doit y avoir une erreur. Je proteste formellement contre cette décision ! J’ai écrit à Paris en demandant à être affecté, comme volontaire, à une unité du front. Je suis prêt à y aller en tout temps. Mais pas sous cette forme infamante.
Devant la violence de ma réaction, le capitaine hésite.
– Pourtant la note est formelle. J’ai ordre de vous diriger sur le camp de Mourmelon, encadré par deux gendarmes.
– Ce n’est pas possible ! C’est sûrement une erreur !
– Je me sens tout à coup impuissant, écrasé, aux prises avec une force sans visage qui est bien pire que la guerre.
– Voyons ? Tâchez de vous souvenir, me dit le capitaine d’un ton plus conciliant. Vous n’auriez pas écrit un livre…
– Oui. Une Histoire de l’armée allemande.
– Nous y sommes.
– Mais non… Il n’y a aucun rapport. Ce livre a été couronné par l’Académie. Léon Daudet lui a consacré plusieurs articles élogieux dans l’Action française. Il m’a valu les félicitations du général Duval, du général Weygand, du maréchal Pétain, de bien d’autres encore…
Le capitaine paraît ébranlé.
– Moi non plus, je n’y comprend rien, me confie-t-il d’un air perplexe. Tenez, parce que c’est vous, je vais vous montrer la note, mais ne le dites à personne, car je n’en ai pas le droit.
Il me tend un télégramme jaune. Un télégramme officiel. Il porte la mention : Secret et confidentiel. Je le parcours rapidement et lis : Motif : Auteur d’un livre dangereux intitulé Histoire de l’armée allemande. Me rendre compte personnellement de l’exécution. Et il est signé : Georges Mandel, ministre de l’Intérieur. » (pages 403,404).

Connaissez-vous le véritable patronyme de Georges « Mandel » ?

Fort heureusement pour Jacques Benoist-Méchin, l’armistice fut signé peu après.

L’immonde faciès du juif Georges Rothschild dit « Mandel », fort heureusement assassiné d’une rafale dans le dos par l’héroïque Milice en 1944 :

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