Condamné pour avoir violé sa fille, sa belle-fille et ses élèves, Mohamad crie son innocence en s’explosant la tête dans le tribunal

Leutnant
Démocratie Participative
14 septembre 2019

Cet homme est innocent.

La Montagne :

Un professeur de mathématiques de 50 ans a été condamné ce vendredi soir, en appel, aux assises de la Creuse, pour des viols sur sa fille et sa belle-soeur, ainsi que des agressions sexuelles sur deux élèves.

« Vous m’avez tué, Madame. Vous m’avez tué. Vous m’avez assassiné. Ma fille aussi va mourir. Elle va vivre avec ce mensonge. » Le visage en sang, Mohamad B. hurle durant de longues minutes dans le box des accusés.

Les jurés et les magistrats de la cour d’assises de la Creuse ont vécu une scène d’une extrême violence, ce vendredi 13 septembre, peu avant 18 heures.

À l’annonce de sa condamnation en appel à 14 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles, Mohamad B. s’est mis à crier en direction de la présidente de la cour et à taper contre la vitre du box. L’homme de 50 ans s’est d’ailleurs blessé au visage.

Les membres de sa famille ont aussi exprimé violemment leur incompréhension en hurlant dans la salle d’audience. Certains ont interpellé les parties civiles. Les policiers ont dû faire sortir de la salle la famille.

En première instance, aux assises de la Haute-Vienne, ce professeur de mathématiques franco-libanais vivant près de Limoges avait été condamné à 14 ans de réclusion. L’appel a donc confirmé cette décision. L’homme est incarcéré depuis décembre 2018.

Mohamad B. a toujours nié avoir violé sa fille, de ses 12 ans à ses 19 ans, et sa belle-sœur, de ses 14 ans à ses 21 ans. « Je suis innocent », a-t-il affirmé dès le premier jour de son procès en appel.

Il a toutefois reconnu avoir « dragué » une copine de sa fille et « flirté » avec la meilleure amie de sa fille, à l’occasion de cours particuliers. Il lui aurait fait des avances et caressé ses parties intimes alors qu’elle lui avait clairement signifié son refus. Il était poursuivi pour agressions sexuelles pour ces faits.

Seules deux jeunes femmes se sont constituées parties civiles : la belle-sœur et la meilleure amie.

La fille de Mohamad B., qui avait affirmé aux enquêteurs avoir été victime de viols et d’atteintes sexuelles de la part de son père, s’est rétractée.

Elle était présente au procès en appel. « Elle soutient son père », glisse Me Amine Faraj, l’un des avocats de la défense. Selon les conseils de Mohamad B., la fille aurait menti à plusieurs reprises. Me Marie-Laure Lapetina évoque même la possibilité d’un « problème de mythomanie ».

L’avocat général, Claude Derens, a demandé 15 ans de réclusion criminelle, estimant qu’« un faisceau d’indices » permettrait d’établir la culpabilité de l’accusé. La Cour a quasiment suivi ses réquisitions.

En plus de 14 ans de réclusion, l’homme a été condamné à un suivi sociojudiciaire pendant six ans, avec notamment une injonction de soins. Il a interdiction d’exercer une activité en contact avec les mineurs et d’entrer en contact avec les victimes. Son ultime recours est le pourvoi en cassation.

Libérez Mohamad !