Charlottesville : Les choses ont mal tourné

Capitaine Harlock
Démocratie Participative
13 août 2017

Commençons par le commencent. L’usage de la force pour un mouvement est légitime lorsqu’elle utilisée pour se défendre d’une attaque ennemie. Cette violence doit être proportionnée dans sa nature mais pas nécessairement dans le degré. Par exemple, il est illégitime de se défendre au couteau contre une attaque à mains nues, mais il est légitime d’être beaucoup plus violent à mains nues que l’assaillant s’il vous attaque également à mains nues.

Cela signifie pour n’importe quelle organisation d’avoir un service d’ordre rompu à l’art de briser les assauts de l’ennemi. Des gens qui maîtrisent leurs nerfs, savent se coordonner, bref, sont efficaces pour permettre au mouvement d’opérer en conférence ou dans la rue.

A l’occasion de la manifestation « Unite the Right » de Charlottesville (Virginie), un jeune homme de 20 ans a percuté en voiture des communistes, en tuant un au passage.

Les nationalistes américains n’ont jamais vraiment pratiqué des actions comme nous les connaissons en Europe. Andrew Anglin, le rédacteur du Daily Stormer, était par exemple étonné que la police se coordonne avec les marxistes pour aboutir à des scènes de violence. Pour nous, Européens, c’est absolument commun et nous savons que toute action de rue entraînera par nécessité des coups tordus de la part du gouvernement, des médias et des rouges. La présence d’agitateurs gouvernementaux dans ce genre de manifestations, en France, est systématique.

Je dois dire que l’appel, annulé depuis, à faire une manifestation armée dans le Montana m’avait déjà stupéfait. Je ne suis pourtant pas un pacifiste.

Au surplus, un hélicoptère de la police s’est écrasé le même jour dans les environs. Un accident qui ajoute au climat de chaos qui ressort de l’événement. Cela a eu l’effet désastreux de forcer le président Trump à se manifester.

Et de se démarquer fortement, évidemment.

La victoire repose sur la jonction avec les masses

Nous devons regarder l’épisode de Charlottesville sous l’angle politique, de la communication politique. Une manifestation vise à démontrer au grand public la vitalité d’un mouvement portant une idée ainsi que sa capacité à l’exprimer dans l’espace public sans être contesté de manière décisive par ses opposants. Il s’agit de démontrer, dans les faits, sa domination et sa maîtrise. Généralement, les marxistes utilisent de la violence de rue pour contrer les nationalistes et leur interdire l’atteinte de ce but.

Pour la masse du public américain, ce qui ressort de cet épisode c’est l’image de gens instables, marginaux – voire fous – qui tuent des contre-manifestants « gratuitement ». Ce qui permet aux rouges de se poser en victimes et d’exploiter à fond ce message.

Oui, les marxistes sont des ordures et des traîtres, oui le motif de la manifestation est juste, mais il n’en faut pas moins maîtriser et subordonner ses actions aux objectifs politiques fixés et ne pas céder aux provocations, faute de quoi on perd l’initiative.

Le manque de maturité politique des nationalistes US explique pour beaucoup le caractère hétéroclite de leurs rassemblements, avec des miliciens, des étudiants, des patriotes classiques, des mythomanes déguisés en nazis, etc. La désorganisation générale permet toutes les infiltrations de dernière minute.

Inutile de dire que cette attaque à la voiture-bélier est absurde et qu’elle est perçue par le public comme moralement injuste. Or, le but est de contrôler la narration et d’être du « bon côté », c’est-à-dire d’agir selon la morale commune aux gens lambda. Vous ne voulez pas passer pour un rassemblement de meurtriers potentiels et de dingues mais des gens de la classe moyenne exprimant une légitime colère.

Je ne parle bien sûr pas ici des rixes violentes imposées par l’ennemi où l’état de légitime défense est constitué, comme dans le cas de l’affaire Méric.

Ce qui doit être recherché, c’est de créer les conditions de l’identification des masses à sa cause et à son mouvement et écarter tout ce qui nous empêcher d’y parvenir. Rouler sur les contre-manifestants ne permet de réaliser cet objectif auprès des familles de la classe moyenne blanche, je crois que chacun en convient aisément.

Le mouvement nationaliste global doit toujours chercher à briser l’isolement imposé par le système. Hélas, les initiateurs de l’événement « Unite the Right » ont été totalement débordés et ont donc considérablement renforcés leur isolement, surtout en antagonisant l’administration Trump.

L’échec politique est majeur pour eux, c’est l’évidence.

Ne pas dramatiser à outrance

Maintenant, une fois ceci étant dit, il est inutile d’en faire des tonnes sur cette histoire. C’est un épiphénomène en marge d’une lutte politique gigantesque qui n’en est qu’à ses débuts, en Europe comme aux USA, et l’histoire nous rappelle que la violence est le lot commun des ruptures politiques.

Je ne dis pas, bien sûr, que nous devons pour autant accepter ou banaliser le terrorisme. Je récuse fondamentalement les méthodes terroristes de quelque nature que ce soit. Je dis en revanche qu’il ne faut pas s’étonner du fait que la violence politique s’intensifie dans une société en crise où l’injustice prospère. C’est un processus parfaitement classique à travers l’histoire. Ouvrir un livre d’histoire, c’est lire une succession de meurtres, de batailles, de révoltes sanglantes, etc.

La révolution américaine de 1776 n’est rien d’autre que du « terrorisme » – du point de vue britannique – contre la couronne anglaise qui possédaient les 13 colonies. La république française a littéralement été fondée à partir de 1792-93 par une politique de terreur d’état, exécution du chef de l’état incluse. Rien de neuf.

Plus près de nous, qui parle encore du nègre responsable de la tuerie de Dallas ayant fait plusieurs policiers tués ? Personne. Il suffit qu’un clash arrive en Corée-du-Nord ou autre chose pour que ce truc soit oublié d’ici une semaine.

Nous-mêmes oublions au bout de quelques jours les attaques terroristes islamiques. Parle-t-on encore de Hamou Benlatrèche par exemple ? Non, tout le monde est passé à autre chose. Et pourtant, cela nous concerne directement.

Bref, prenons beaucoup de recul.

Nous ne sommes pas des nègres et n’en avons donc pas les passe-droits

La raison pour laquelle cette affaire est largement médiatisée – alors que Chicago est par exemple ravagée par la violence nègre toute l’année avec son lot énorme d’assassinats – c’est le contexte politique et l’identité des protagonistes. D’une certaine façon, personne n’attend rien des nègres, pas même les gauchistes qui ont le lot d’excuses habituelles pour les dédouaner des crimes horribles qu’ils commettent à échelle industrielle.

En revanche au plan culturel, et c’est fondé, les Blancs attendent des Blancs une moralité et une maîtrise de soi irréprochables. C’est difficile mais c’est ainsi. Ce battage médiatique est symptomatique à cet égard.

Après, il y a le degré de haine anti-blanche qui anime les élites américaines et occidentales. Cela « fait du bien » à tous ces politiciens et journalistes de pouvoir rétablir leur légitimité fondée sur le rejet des intérêts des populations blanches en diabolisant le mouvement pro-blanc. « Défendre les Blancs, c’est être un salaud et un criminel », résument-ils.

Cela leur offre, en prime, le moyen de se poser comme représentants du camp du « bien » tel qu’imprimé dans l’esprit des masses depuis tant de décennies.

Il faut toujours lutter pour permettre cette identification des masses blanches à la cause nationaliste, ce qui suppose de s’emparer du leadership moral. Si des nègres ou des communistes avaient tiré sur les participants et que ceux-ci avaient fait un carton en retour, la presse juive aurait hurlé mais le peuple aurait adhéré. Le concept de légitime défense fait partie de la morale innée que Dieu grave dans le cœur des hommes, à l’exception des bougnoules, roms et autres bamboulas bien sûr. Donc, les masses auraient compris et acquiescé.

Il est normal que l’on attende des Blancs une tenue supérieure à la moyenne, ils doivent donc s’efforcer d’y parvenir plutôt que de se plaindre de la difficulté de la tâche. Être blanc suppose des obligations supérieures et plus coûteuses.

Maintenant

A présent, je pense que les organisations de « l’Alt-Right » présentes dans cet événement se trouvent dans une situation plus que délicate. Il est absolument indéniable qu’elles n’ont pas pu garder la maîtrise des événements et qu’à ce titre, elles sont désormais perçues comme extrémistes et incontrôlables par association. Certes la vermine communiste ou nègre peut se livrer à toutes les violences avec le blanc-seing des (((médias))), mais cela ne change rien à l’affaire.

Il est navrant que les nationalistes américains n’aient pas une plus solide expérience en matière d’organisation politique, ils éviteraient aisément ce genre de traquenards grossiers. Hélas, l’absence d’un chef charismatique et capable permet à divers individus dont les compétences ne sont pas toujours évidentes de se livrer à des expérimentations hasardeuses.

S’il faut une organisation forte et combattante, elle doit aussi être disciplinée et encadrée. Faute de quoi, on risque gros.