C’est officiel : le Front National et Marine Le Pen ne servent à rien

Capitaine Harlock
Démocratie Participative
12 juin 2017

 

Par où commencer ? Je répéterai ce que je disais à l’occasion des élections présidentielles : la démocratie n’est pas la solution, mais le problème.

Naturellement, beaucoup jusqu’ici m’ont objecté que le suffrage universel était la seule option possible et réaliste. Ils ont eu l’occasion de démontrer que ceux qui pensent comme moi avaient tort.

En premier lieu, faisons un tour d’horizon de la situation du Front National. Le FN a rassemblé 13,2% des suffrages. Après avoir été au second tour des élections face à un candidat de centre-gauche. Après les attentats, les migrants, l’explosion du chômage, Léonarda. C’est moins qu’en 2012.

Je préfère répéter : le FN a fait MOINS qu’en 2012.

MLP a donc refait la campagne soralienne de 2007 – déjà un grand succès – en faisant une campagne d’expert comptable sur fond de censure sur la question de l’immigration de masse. Car, là aussi répétons-le, Marine Le Pen n’a PAS parlé d’immigration durant le débat du second tour.

Première leçon : l’alignement sur la presse juive a mené au désastre

Un des aspects positifs de cette expérience, c’est que Marine Le Pen a pu pousser cette stratégie à fond. Tout y a été consenti, y compris l’exclusion de Jean-Marie Le Pen et la dénonciation « des amalgames » après les attentats djihadistes. Marine Le Pen a eu pour premier mot après le Bataclan d’appeler les Français à ne pas « amalgamer nos compatriotes musulmans » aux « fondamentalistes islamistes ».

Suivant Florian Philippot et Louis Aliot sur cette voie, elle a même été jusqu’à recruter un arabe des Frères Musulmans dans son « collectif banlieues patriotes », le ci-devant Camel Bekchich. Il n’a d’ailleurs pas été exclu, malgré les hurlements de Jean-Yves Le Gallou, par exemple.

Tout finissait toujours par « mais tu comprends, il faut être constructif ». Et « réaliste ».

L’alignement idéologique sur la presse juive exigé par Dalida a été opéré. Philippot a de son côté pu imposer son radical-socialisme. Et on a vu le résultat :  une démobilisation massive de l’électorat qui ne voyait plus pourquoi se déplacer. Ce qui a permis de mettre un terme à un mythe : l’abstention comme profitant « naturellement » au FN. Avec seulement 48% de participation, on a vu ce que cela a donné.

Deuxième leçon : nous avons raison

Paradoxalement, cette débâcle nous renforce : elle nous donne totalement raison. Faire la danse du ventre devant le système mène à la catastrophe électorale.

Il suffisait de mimer la campagne de Donald Trump : attaquer frontalement le système, transgresser les interdits idéologiques et ainsi s’emparer de l’initiative. Initiative qui donnait mécaniquement la dynamique. Plutôt que de s’emparer de la vague populiste et d’assumer sa posture de challenger, MLP a joué les favoris en faisant une campagne de second tour, au centre.

Avec pour clef de son programme : la sortie de l’euro. Le centre, ce sont les vieux. Visiblement, cela n’a même pas effleuré l’esprit de la poissonnière qui a cru attirer à elle des gens en leur garantissant une baisse radicale de la valeur de leur patrimoine.

Je ne dis pas que le FN aurait pu gagner, mais il aurait pu faire beaucoup mieux grâce à cette l’énergie générée. Le climat politique en aurait été changé, avec une vraie opposition à l’affût.

La dédiabolisation a littéralement fait perdre des électeurs au Front National. Et cela, sans même un Sarközy pour chasser ouvertement les voix frontistes.

Troisième leçon : le FN à la poubelle

En fait, le FN n’a jamais pu se remettre de la scission de 1998. Après cette date, le FN n’a jamais pu attirer à lui des intellectuels et cadres de qualité. Oui, il a reconstitué, après 15 ans, ses scores électoraux. Mais n’est pas parvenu à se doter d’un personnel capable de remporter les batailles décisives.

D’ailleurs, tout ce qui se fait actuellement l’est en dehors du Front National, voire contre le Front National. Le pullulement des gauchistes « nationaux-républicains » adeptes de la France « couscous pinard », pour reprendre l’un des mignons de Philippot, a détruit ce parti de l’intérieur.

Et si vous pensez que ces parasites vont changer d’avis, je vous le dis tout de suite : non.

Les fameuses « élites blanches » françaises. Les Bernard Henri-Lévy, les Kouchner, les Dray.

Bref, le FN est lancé dans une fuite en avant antiraciste pour ne plus s’en détourner.

En faisant le tour d’horizon, hier soir, on voyait tous ces ratés vitupérer sur les médias. Dont le frère Collard, définitivement fâché avec le shampooing, qui continuait d’étaler son insigne médiocrité.

On trouvait bien sûr des gens très satisfaits. C’est-à-dire le cercle de pédales qui gravitent autour de Marine Le Pen.

Et en fait, Marine Le Pen elle-même avait l’air très heureuse, songeant probablement au champagne mis au frais.

En somme, la faute de « l’abstention ». Philippot ne disait pas autre chose.

Mais qui a suscité cette abstention en premier lieu ?

Si des gens pensent que l’héritière va se remettre en question et démissionner, ils se trompent. La boutique familiale va très vite reprendre sur le même ton en tentant de maquiller le désastre par un ou deux artifices. Dont un congrès bidon.

Le FN va donc se retrouver avec peut-être un seul député : Marine Le Pen. Ce qui va évidemment la conforter dans son autisme. J’entends déjà les comparaisons avec Jeanne d’Arc.

Soyons sérieux : à quoi sert un parti politique qui ne parle plus d’immigration, ne transgresse plus aucun interdit idéologique et régresse à 13% ?

Le Front National ne sert plus à rien. Je serai même tenté de dire qu’il est devenu le premier parti antifasciste de France en raison du rôle de neutralisation de l’opposition politique qu’il joue désormais activement.

Selon moi, ce parti est le principal obstacle à une véritable résistance idéologique et intellectuelle. La stratégie de la « dédiabolisation » a véritablement inhibé des fractions très importantes des divers courants nationalistes/racistes en France. Au point donc de faire culpabiliser – ce poison incapacitant – de nombreuses personnes qui se sont laissés convaincre que l’alignement sur l’idéologie dominante était logique et inévitable.

C’était si vrai qu’on nous assurait que parler comme nous parlons ici était « stérile », « contre-productif ». Tandis que bavasser comme des cocos allait régler tous les problèmes.

Et pourquoi pas, au nom de la lutte contre le capitalisme, appeler à voter pour les crasseux mélenchonistes par ailleurs en pointe dans le soutien aux migrants ?

L’impasse démocratique

Le FN nous condamne à disparaître sous les flots de nègres sans même pouvoir nous en plaindre, au motif que c’est là un préalable à l’élection de quelques députés homosexuels, métèques, antiracistes ou antifascistes qui conchient leurs électeurs naturels.

Je ne vois pas pourquoi, à partir de maintenant, quelqu’un de sincère devrait se subordonner à la cage aux folles mariniste. Cela me dépasse complètement.

En réalité, mieux vaudrait encore un mouvement radical à 7% qui rassemble véritablement des gens capables et volontaires et diffuse un message de vérité. Ce qui impacterait au moins le discours ambiant et contraindrait d’autres formations à durcir le ton. Ne serait-ce que dans la lutte psychologique, ce serait libérateur. Le Front National ne dispose absolument plus d’un tel levier sur ses opposants. Au contraire, c’est lui qui le leur a donné en capitulant sur tout.

Je dis cela pour ceux qui s’intéressent encore aux urnes. Pour moi, c’est l’immense masse des gens qui rejettent la démocratie qui me semble incarner l’avenir. Surtout chez les jeunes.

L’escroquerie démocratique ne tient plus. Pas davantage d’ailleurs que le régime républicain. Seule la peinture fait tenir cet édifice pourri. Au moindre choc d’ampleur, cette baraque finira parterre.

C’est précisément le moment de tourner la page.