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Captain Harlock
Démocratie Participative
31 juillet 2019
Kek.
C’est quasiment une « humiliation », d’après les mots du Monde, qu’a reçu Jean-Yves Le Drian à Brasilia, lundi. Le ministre des Affaires étrangères devait y rencontrer le président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Il n’en a rien été, le chef de l’Etat a annulé au dernier moment la rencontre avec le ministre français. Raison invoquée ? Des problèmes d’emploi du temps.
Sauf que quelques minutes plus tard, le même Bolsonaro a publié une vidéo sur son profil Facebook une vidéo de lui, en direct, en train de se faire couper les cheveux. Tout cela autour de l’horaire prévu pour la rencontre avec Jean-Yves Le Drian.
Se faire couper les cheveux est certainement plus important que de parler avec un septuagénaire à la solde de Macron.
Plus de 1,7 million de personnes ont visionné cette vidéo où il a parlé de choses et d’autres qui intéressent son pays.
Parler avec l’émissaire de Macron n’intéresse personne au Brésil.
Ni nulle part.
Un camouflet diplomatique dont a bien pris note le ministre français, d’après Le Monde. Son entourage dit qu’il garde le « calme des vieilles troupes », tout en « entendant le message » adressé à la France.
Le président Bolsonaro ne s’adressait pas à la France. Il s’adressait à Macron.
Ce n’est pas parce que l’on préfère se faire couper les cheveux plutôt que de perdre son temps avec un vieux inutile venu de Paris qu’on a un problème avec la France.
C’est juste que Le Drian ne sert à rien.
La grande majorité des Français ne veut pas parler avec Macron, ce n’est pas pour autant qu’ils ont un problème avec leur pays.
France et Brésil sont entrés dans une sorte de bras de fer au sujet de l’écologie, dont Jair Bolsonaro ne fait, disons, pas une priorité. D’après Le Monde, l’équivalent des deux tiers de la Corse a déjà été déforesté dans la forêt amazonienne depuis son investiture, en janvier.
Or, la France a fait pression sur le Brésil lors du G20 d’Osaka, il y a seulement quelques semaines, pour que le pays respecte son engagement environnemental sur l’accord de Paris. Condition sine qua non pour qu’Emmanuel Macron signe l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, dont le Brésil est membre.
Depuis, le Brésil ne semble pas être pressé de tenir sa promesse. Pire, Jair Bolsonaro s’est montré plusieurs fois complaisant avec des entreprises forestières accusées de déforestation. De l’autre côté de l’Atlantique, la France a fait savoir qu’elle n’était, elle non plus, pas pressée de ratifier le traité entre le Mercosur et l’UE.
Bolsonaro a donc déforesté 6,000 kilomètres carrés sur les quelques 5,5 millions de kilomètres carrés que compte la forêt amazonienne ?
Ça fait au moins 0,11% du total.
Vous m’en direz tant.
Mais en fait, tu me fais vraiment perdre mon temps
Pas étonnant que Bolsonaro soit parti se faire couper les cheveux plutôt que de discuter paysagisme avec un vieillard sénile venu expliquer aux Brésiliens comment tailler leurs arbres.
C’est absurde.
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