Après la mort de la juge juive Ruth Ginsburg, Trump s’empare du contrôle de la Cour Suprême qui tranchera l’élection en janvier

Captain Harlock
Démocratie Participative
19 septembre 2020

Brûle en Enfer pour toujours, juive

La juge de la Cour Suprême américaine Ruth Ginsburg est enfin morte.

Vous n’avez sûrement jamais entendu parler d’elle dans les médias français mais la mort de cette sorcière juive intervient au meilleur moment. Et en pleine Rosh Hashana, pour ne rien gâcher (sauf le nouvel an des juifs).

NPR :

La juge Ruth Bader Ginsburg, l’humble pasionaria qui, dans les années 80, est devenue une icône juridique, culturelle et féministe, est décédée. La Cour suprême a annoncé son décès, en déclarant que la cause était des complications dues à un cancer.

Architecte de la lutte juridique pour les droits des femmes dans les années 1970, Ginsburg a ensuite passé 27 ans au sein de la plus haute cour du pays, dont elle est devenue le membre le plus éminent. Sa mort va inévitablement déclencher ce qui promet d’être une vicieuse et tumultueuse bataille politique pour savoir qui lui succédera et place la vacance de la Cour Suprême sous les projecteurs de la campagne présidentielle.

Quelques jours avant sa mort, alors que ses forces diminuaient, Ginsburg a dicté cette déclaration à sa petite-fille Clara Spera : « Mon souhait le plus ardent est que je ne sois pas remplacée tant qu’un nouveau président ne sera pas mis en place ».

« Mis en place ».

Aucun complot pour renverser la présidence, goy.

Elle savait ce qui l’attendait. La mort de Ginsburg aura de profondes conséquences pour la Cour et le pays. Au sein de la Cour, non seulement le chef de l’aile gauche est parti, mais avec l’ouverture prochaine d’un nouveau mandat, le juge en chef John Roberts ne détient plus le vote de contrôle dans les affaires durement contestées.

Bien qu’il ait toujours été conservateur dans la plupart des cas, il s’est séparé de ses collègues conservateurs dans quelques affaires importantes. Cette année, il a voté avec les juges de gauche, par exemple, pour protéger au moins temporairement les « Dreamers » de l’expulsion par l’administration Trump, pour maintenir un précédent majeur en matière d’avortement et pour maintenir l’interdiction des grands rassemblements religieux pendant la pandémie de coronavirus. Mais avec le départ de Ginsburg, il n’y a pas de majorité claire au sein de la cour pour garantir de tels résultats.

En effet, une semaine après la prochaine élection présidentielle, le tribunal doit pour la troisième fois entendre une contestation par les républicains de la loi sur les soins abordables, connue sous le nom d’Obamacare. En 2012, la Haute Cour a confirmé la loi par un vote de 5 contre 4, le juge en chef Roberts ayant eu la voix prépondérante et ayant rédigé l’avis de la majorité. Mais cette fois, le résultat pourrait bien être différent.

En effet, la mort de Ginsburg donne aux républicains l’occasion de resserrer leur emprise sur la cour avec une autre nomination d’atout qui donnerait aux conservateurs une majorité de 6 contre 3. Et cela signifierait que même une défection de la droite laisserait aux conservateurs suffisamment de voix pour l’emporter dans l’affaire Obamacare et bien d’autres.

Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, sera au centre de la bataille pour y parvenir. En 2016, il a franchi une étape sans précédent dans les temps modernes : il a refusé pendant près d’un an de prendre en considération le candidat à la cour suprême du président Obama.

À l’époque, la justification de Mitch McConnell était la prochaine élection présidentielle, qui, selon lui, donnerait aux électeurs la possibilité de peser sur le type de justice qu’ils souhaitent. Mais aujourd’hui, les rôles étant inversés, M. McConnell a clairement indiqué qu’il ne suivrait pas la même voie. Au lieu de cela, il va essayer de faire passer immédiatement un candidat de Trump afin de garantir une justice conservatrice pour prendre la place de Ginsburg, même si le président Trump devait perdre sa candidature à la réélection. Interrogé sur ce qu’il ferait dans de telles circonstances, M. McConnell a répondu « Oh, on le remplirait. »

Ce qui se passera dans les semaines à venir sera donc une politique à mains nues, en grande pompe, sur la scène d’une élection présidentielle. Ce sera un combat que Ginsburg avait espéré éviter, en disant au juge Stevens peu avant sa mort qu’elle espérait servir aussi longtemps que lui – jusqu’à 90 ans.

« Mon rêve est de rester au tribunal aussi longtemps que lui », a-t-elle déclaré dans une interview en 2019.

Elle n’a pas tout à fait réussi. Mais Ruth Bader Ginsburg n’en était pas moins une figure historique. Elle a changé la façon dont le monde est fait pour les femmes américaines. Pendant plus de dix ans, jusqu’à sa première nomination à la magistrature en 1980, elle a mené le combat pour l’égalité des sexes dans les tribunaux. Lorsqu’elle a commencé sa croisade juridique, les femmes étaient traitées, par la loi, différemment des hommes. Des centaines de lois fédérales et d’État limitaient les possibilités des femmes, les empêchant d’exercer un emploi, de jouir de leurs droits et même de faire partie d’un jury. Cependant, au moment où elle a revêtu sa robe de magistrat, Ginsburg avait fait une révolution.

Cette créature infernale était l’équivalent de Simone Veil en France. La reine juive du féminisme américain qui a libéré juridiquement les succubes que nous voyons désormais détruire l’ordre social par tous les moyens.

Mais surtout, la mort de Ginsburg intervient au meilleur moment pour Trump. Comme je l’évoquais avant-hier, les juifs ont d’ores et déjà décidé de contester la victoire de Trump en novembre, peu importe les résultats, afin de faire trancher l’élection par les juges de la Cour Suprême.

Sans même avoir à remplacer Ginsburg, Trump a un juge de moins sur sa route.

Trump va rapidement nommer un successeur et disposer d’une nette majorité au sein de la Cour Suprême. En cas de contestation (très, très probable) de l’élection, c’est cette Cour qui tranchera du résultat.

Rosh Hashana aura été particulièrement triste pour les juifs cette année.

Commentez l’article sur EELB.su