Amit le turc, aidé de l’Eglise Catholique et de sa femme Marie, est libéré après avoir trafiqué ses papiers

Leutnant
Démocratie Participative
02 mars 2020

Une jolie histoire de diversité migratoire.

La Dépêche :

En 2011, Amit, 28 ans, décide de quitter la Turquie, son pays natal. Il arrive sur Saint-Gaudens, pris rapidement en charge par le Secours catholique. Mais la vie est compliquée, pour les « sans papiers ». Elle est difficile dans ce cas-là, pour trouver un emploi et réussir son intégration sociale. Amit rencontre l’amour et épouse Marie mais en 2015, sa situation administrative n’a pas beaucoup évolué. Une connaissance l’invite à se rendre en Espagne où il pourra se mettre en règle et obtenir des papiers : son contact lui promet des documents certifiés mais pour cela, il doit travailler. « Oui je trouvais que c’était bizarre mais on m’a expliqué que c’était comme ça en Espagne », explique-t-il naïvement à la barre du tribunal, soutenu par son épouse. Homme à tout faire, il travaille durement. Après un relevé d’empreinte et une photo déposés en mairie par celui qu’il croit être son sauveur, il rentre en France ragaillardi.

Le 16 décembre dernier, à Lestelle-de Saint-Martory, amit est contrôlé par les gendarmes au volant de son véhicule. Pour lui, tout s’écroule : les documents sont des faux, Amit est poursuivi pour détention frauduleuse et usage de faux documents administratifs. « Je ne comprends pas, j’ai été contrôlé à plusieurs reprises sans jamais être inquiété », clame-t-il. « Je souhaite travailler et régulariser ma situation ».

La procureur est sceptique mais Amit semble de bonne foi, victime d’un escroc. Son casier judiciaire est vierge et son comportement en France ne souffre d’aucune contestation. La représentante du ministère public dénonce une certaine crédulité sur des conditions troubles pour obtenir des papiers. Elle requiert une peine de 2 mois de prison avec sursis pour les faits commis mais pour ne pas obérer une insertion professionnelle, elle sollicite une non-inscription sur le casier judiciaire B2.

Crédulité ou fraude ? Le tribunal prononce une peine mixte, et condamne le prévenu à une amende de 500 € avec sursis et une non-inscription au casier. Ses faux papiers sont détruits. Amit le répète : « Je souhaite travailler comme tout le monde et avoir une vie normale ».

Grâce à la bienveillance des juges, Amit le turc va pouvoir rejoindre Marie en attendant ses papiers.